AFRICAINES ET AFRICAINS LES PARENTS PAUVRES DE LA RIPOSTE CONTRE LE COVID 19

L’organisation mondiale de la Santé estime que plus de 100 millions de masques et de gants, ainsi que 25 millions de respirateurs devront être acheminés tous les mois vers des pays africains afin de lutter efficacement contre la COVID-19, à l’heure où la planète entière s’est engagée dans une course à l’approvisionnement.

Le monde entier doit augmenter sa production de kits de dépistage et de produits médicaux de première nécessité et coordonner ses efforts pour acheminer les tests et l’équipement de protection individuelle aux endroits et aux personnes qui en ont le plus besoin. En Afrique, cela signifie nos bidonvilles surpeuplés, mais aussi notre personnel médical et notre personnel de santé dans les communautés qui luttent en première ligne contre l’épidémie. Nous avons également besoin de puiser dans les services du VIH qui existent déjà afin de renforcer les capacités de dépistage, d’isolement, de traçage des contacts et de traitement de la COVID-19.

Par ailleurs, aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de la solidarité mondiale pour financer une riposte à hauteur de plusieurs milliards de dollars qui prenne en compte les pays à revenu faible et intermédiaire en Afrique et dans le reste du monde.

Nous devons soulager les gouvernements afin d’investir dans la riposte et renforcer la fourniture de soins de santé financés par le denier public, ce qu’énonce le principe de l’universalité du droit à la santé. En ripostant à la COVID-19, nous devons veiller à ne pas détourner des ressources destinées à d’autres menaces sanitaires comme l’épidémie de VIH, la tuberculose ou le paludisme qui font déjà des ravages en Afrique.

Une modélisation mandatée par l’Organisation mondiale de la Santé et l’ONUSIDA estime que faute d’efforts pour maintenir la continuité des services de santé et éviter les ruptures de stock au cours de la pandémie de COVID-19, une interruption de six mois de la thérapie antirétrovirale pourrait provoquer plus de 500 000 décès supplémentaires imputables à des maladies opportunistes, comme la tuberculose, en Afrique subsaharienne en 2020-2021.

Si cette pandémie nous a appris une chose, c’est que nos destins sont interconnectés en tant que communauté mondiale et que, comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, le monde est aussi fort que son système de santé le plus faible. Toute riposte mondiale à la COVID-19 qui marginaliserait les citoyens et citoyennes d’Afrique serait non seulement non avenue, mais surtout contre-productive. En outre, les citoyens et citoyennes en Afrique ne le permettront pas. Malgré les contraintes exceptionnelles que pose cette pandémie, les citoyens et citoyennes en Afrique s’organisent pour revendiquer leur droit aux soins de santé et à la protection sociale. « Nous, Africaine et Africain, faisons front à leurs côtés et refusons d’être les parents pauvres de la riposte à la COVID-19 » déclare Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA.

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